Grève largement suivie à l'hôpital de Lunel , rencontre avec le personnel
La grève a été majoritairement suivie par les personnels soignants, administratifs et paramédicaux (Photo Eloi Martinez)
Dans le cadre de la journée nationale d'action des personnels de santé, les personnels soignants, administratifs et paramédicaux du centre hospitalier de Lunel ont participé majoritairement à la grève ce mardi 16 juin.
Rencontre avec Céline et Cali,
respectivement infirmière coordonnatrice et aide soignante

Céline
Quelles ont été les principales difficultés que vous avec rencontré pendant cette crise sanitaire exceptionnelle par son ampleur et sa gravité?
- Principalement cela a été difficile au niveau matériel, au niveau organisationnel notamment au niveau de la gestion de l'accueil des patients et du personnel également. Nous n'avons pas eu beaucoup d'absentéisme. Par rapport aux relations avec les familles, avec l'extérieur, ça été un peu compliqué. Il y avait beaucoup de stress et une ambiance assez anxieuse. les familles qui étaient à l'extérieur ne pouvaient pas voir leurs proches hospitalisés.
En dehors de cette crise vous vivez déjà une situation tendue à l'hôpital?
C'est vrai qu'à la base c'est déjà assez tendu , et il est vrai qu'avec cette crise ont a été mises en avant par la population, mais c'est toute l'année que le contexte est particulièrement difficile.
Qu'attendez-vous du gouvernement?
Du matériel, des équipements... des moyens en personnel pour des remplacements quand il y a des absences. Nous faisons un métier où il y a beaucoup d'accidents du travail. On attend aussi au niveau financier une revalorisation des salaires . Pour les infirmiers, si on regarde le classement dans les pays européens, nous sommes dans la fin du tableau. Nous faisons un travail qui nécessite pas mal de connaissances et de professionnalisme même chose pour les aides soignantes.

Cali
Cette crise a t-elle permis de mettre la question des salaires en avant?
Au niveau des salaires des aides soignantes la question est ressortie pendant la crise du Covid19 tout le monde a pris des risques, tout le monde a répondu présent en majorité , on a besoin d'une vraie reconnaissance.
Les gens qui vous applaudissaient à 20 heures vous soutiennent-ils toujours et descendent-ils dans la rue à vos côtés?
Les applaudissement à 20 heures ça n'a duré qu'un temps. Nous voyons 'aujourd'hui qu'aux informations nous avons été éclipsés par la question des violences policières. Les gens n'ont plus envie applaudir. Pour moi le soutien de la population dans la rue est quasiment inexistant. Le soutien est là quand les gens ont peur d'atterrir en réanimation ou leurs proches.
Cette prime du gouvernement qu'en pensez-vous?
La prime du gouvernement elle est faite pour que les gens aillent travailler, il y aura un avant, il y aura un après disaient-ils; Au final on retourne à la même situation. Nous n'avons toujours pas de matériel et nous sommes en pénurie de blouses de protection.
Je suppose que le mouvement va se poursuivre?
Nous discutons avec le personnel pour ne rien lâcher notamment au niveau de la revalorisation des salaires En ce qui me concerne cela fait onze ans que je suis dans la fonction publique, je n'ai jamais vu mon point d'indice augmenter. Quand vous travaillez et qu'au quinze du mois vous n'y arrivez pas parce que vous avez un salaire qui n'a pas augmenté depuis des décennies, et que vous êtes là le week-end , les jours fériés, à 6 heures du matin ou à 21 heures le soir, que vous ne pouvez pas être là pour l'anniversaire de vos enfants, ça fait beaucoup pour une reconnaissance qui est pratiquement nulle. Les promesses qui ne sont jamais tenues par le gouvernement font que les gens se lassent et vont vers une conversion. Ils ont carrément envie de changer de métier.
Propos recueillis par Eloi Martinez